MIDSOMMAR | 3 bonnes raisons de plonger dans l’horreur
Dani et Christian sont sur le point de se séparer quand la famille de Dani est touchée par une tragédie. Attristé par le deuil de la jeune femme, Christian ne peut se résoudre à la laisser seule et l’emmène avec lui et ses amis à un festival estival qui n’a lieu qu’une fois tous les 90 ans et se déroule dans un village suédois isolé. Mais ce qui commence comme des vacances insouciantes dans un pays où le soleil ne se couche pas va vite prendre une tournure beaucoup plus sinistre et inquiétante.
Une autre vision de l’horreur
Adeptes des jump-scares et autres petits frissons entre deux bouchées de pop corn, passez votre chemin. Midsommar est loin du film calibré pour les multiplexes. On y suit Dani, une héroïne traumatisée qui va tenter de remonter la pente en un séjour en Suède (voici le synopsis résumé très grossièrement). La majorité des occurrences horrifiques servent ce récit de catharsis. Le film n’en est pas pour autant difficile à suivre ou excessivement cérébral – il consiste plutôt en une sorte de trip cauchemardesque dans lequel il est étrangement délicieux d’embarquer. Après Hérédité, premier long très remarqué et riche en rebondissement, Ari Aster transforme l’essai et démontre sa capacité à ménager ses effets.
Florence Pugh
La réussite de Midsommar tient beaucoup à son actrice principale qui parvient à jouer toutes les nuances émotionnelles qui traversent l’héroïne (le désarroi, l’abattement…) sans tomber dans le surjeu. Florence Pugh, révélée par The Young Lady, également excellente dans la mini-série de Park Chan-wook The Little Drummer Girl, démontre une nouvelle fois sa capacité à aborder un rôle casse-gueule sans flancher une seconde.
Choisissez votre camp
La manière dont Dani surmonte son trauma est la colonne vertébrale du film. Mais, sans en dire trop, Midsommar risque de froisser certains egos masculins susceptibles. Car la majorité des hommes qu’il met en scène est au mieux gentiment sots, au pire des manipulateurs ou des misogynes problématiques. L’appréciation que l’on peut avoir du film tient sans doute à l’empathie que l’on éprouve pour son héroïne qui doit être inversement proportionnelle à celle qu’inspire son entourage testostéroné.