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MON PARFAIT INCONNU

Ebba, jeune femme solitaire de 18 ans, travaille dans le port d’Oslo. Un soir, elle découvre à terre un homme d’une grande beauté, blessé à la tête. Se rendant compte qu’il est atteint d’amnésie, elle lui fait croire qu’ils sont amants et leur construit un univers bâti sur le mensonge. Mais progressivement, Ebba comprend que les pires tromperies ne viennent peut-être pas d’elle…

Critique du film 

Présenté en compétition et en première mondiale au Festival Premiers Plans d’Angers, le premier long-métrage de Johanna Pyykkö fait suite au début de carrière déjà riche de la cinéaste finno-suédoise. Assistante réalisatrice de Joachim Trier sur le tournage de Thelma, elle a également présenté son court-métrage The Manila Lover à la 58e Semaine de la Critique. C’est d’ailleurs à l’atelier Next Step de la Semaine de la Critique qu’elle a développé Mon parfait inconnu

Dans ce long-métrage, la cinéaste explore la psyché d’une jeune fille prête à s’emmurer dans des mensonges pour quitter sa solitude. Incarnée par Camilla Godø Krohn, dont c’est le tout premier rôle, Ebba est un personnage complexe, tant par essence que par la manière dont la cinéaste nous la présente. À plusieurs reprises, Mon parfait inconnu donne à voir des scènes issues directement des fantasmes ou des angoisses de la jeune fille. Nous apprenons donc à connaître Ebba à travers des éléments de son quotidien, son emploi alimentaire, son entourage, mais en découvrant la manière dont elle raisonne.

Mon parfait inconnu

Rythmé par les illusions et les mensonges de son héroïne, Mon parfait inconnu a quelque chose du conte. Lorsqu’elle se voit offrir l’opportunité de garder une luxueuse demeure, pendant que les propriétaires sont en vacances, un nouveau monde s’ouvre à Ebba. Celui où, à ses yeux, la richesse va de paire avec la réussite sociale. Peu de temps après, une nuit, elle rencontre le prince charmant dont elle a tant rêvé, en la personne d’un inconnu blessé à la tête dans une rue déserte. Elle ne réfléchit pas longtemps avant de décider de construire de toutes pièces le mensonge d’une vie parfaite. Ebba profite de la perte de mémoire du jeune homme pour lui faire croire qu’ils sont en couple et ils s’installent ensemble dans la maison qu’elle garde. 

Mais dans Mon parfait inconnu, un mensonge peut en cacher mille autres et Ebba va bientôt se retrouver prise à son propre piège. Alors que nous sommes entrés dans le film par le biais de sa psyché, nous finissons peu à peu, comme elle, par nous perdre, à ne plus vraiment savoir ce qu’il faut craindre, ce qui relève du fantasme ou de la paranoïa. 

Johanna Pyykkö livre ainsi un drame psychologique porté par un duo d’acteurs captivant. Si le récit sinueux souffre de longueurs, le long-métrage propose un univers sombre et singulier, mis en musique par la talentueuse Delphine Malaussena (Chien de la casse).  

Bande-annonce

24 juillet 2024De Johanna Pyykköavec Camilla Godø Krohn


Festival Premiers Plans 2024