[REC] 4 : APOCALYPSE
Quelques heures après les terribles événements qui ont ravagé le vieil immeuble de Barcelone. Passé le chaos initial, l’armée décide d’intervenir et envoie un groupe d’élite dans l’immeuble pour poser des détonateurs et mettre un terme à ce cauchemar. Mais quelques instants avant l’explosion, les soldats découvrent une ultime survivante : Angela Vidal… Elle est amenée dans un quartier de haute-sécurité pour être mise en quarantaine et isolée du monde afin de subir une batterie de tests médicaux. Un endroit parfait pour la renaissance du Mal… L’Apocalypse peut commencer !
La saga prend l’eau.
Après l’incartade du REC 3 Génésis de Paco Plaza dans la comédie bouffonne et déviante, Jaume Balagueró recentre ce quatrième volet sur les fondamentaux du survival en territoire infesté d’infectés (jeu du chat et de la souris à l’intensité proportionnelle à la propagation de l’épidémie…) . L’immeuble en quarantaine laisse ici place à un bateau, autre univers confiné, où se retrouvent, sans trop savoir ce qu’ils font là, la journaliste Ángela Vidal (déjà mise à rude épreuve dans les deux premiers volets), Guzmán, son sauveur, ainsi qu’une survivante d’un mariage que l’on imagine être la noce sanglante dépeinte dans le 3e épisode pensé comme un prequel… C’est avec cet agencement de personnages et d’allusions aux précédents volets qu’est établie la fragile cohérence de la tétralogie.
REC 4 : Apocalypse peine à trouver son rythme de croisière. Sa mise en place, plutôt pénible, reprend la structure en crescendo des volets précédents. Une montée en puissance, par petits à-coups, qui n’évite pas l’impression de redite et apparaît comme une simple mise en application d’une recette éprouvée. Puis, comme la saga horrifique nous y a habitué, la dernière demi-heure opère une embardée dans l’horreur. Ici, elle bifurque vers une relecture de The Thing en haute-mer (mais un brouillon de relecture, alors, tant la référence est imposante). Une orgie d’effets gore et de shaky dam offrent in fine leur lot de sensations.
Mais, à l’heure de compter les points, le résultat n’est pas flatteur pour la tétralogie, dont le quatrième segment met cruellement en évidence le manque de cohérence. Il est ainsi incongru de présenter ce REC 4 comme une suite directe du 2, sorti en 2002. Car, si quelques jours seulement séparent l’action des deux films, ce sont cinq années qui se sont écoulées entre deux tournages. Manuela Velasco a entre temps perdu ses traits les plus juvéniles. Une évolution physique toute naturelle dont il est difficile de faire abstraction lorsque des images du reportage de la journaliste dans l’immeuble barcelonais se retrouvent disséquées à l’écran.
Pire, faisant fi de toute vraisemblance, Jaume Balagueró n’a pas reculé devant une conclusion en queue de poisson laissant entrevoir la possibilité d’une suite. Or, c’est bien gentil d’appuyer sur REC, il faut aussi penser à appuyer sur le bouton STOP pour ne pas user les batteries.
La fiche
[REC] 4
Réalisé par Jaume Balagueró
Avec Manuela Velasco, Paco Manzanedo, Héctor Colomé
Espagne – Survival en haute mer
Sortie en salles : 12 Novembre 2014
Durée : 95 min