SAMBA
Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn out. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses papiers, alors qu’elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu’au jour où leurs destins se croisent… Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d’imagination qu’eux ?
Sans conviction.
Comment négocier le périlleux virage de l’après-Intouchables ? Olivier Nakache et Eric Toledano ont très certainement beaucoup réfléchi avant de se lancer dans un nouveau projet. Trois ans après les 19 millions d’entrées de leur méga-hit cinématographique, le duo de réalisateurs remet le couvert avec Samba, toujours avec Omar Sy dans le rôle titre – il s’agit là de leur quatrième collaboration.
Malheureusement, en dépit de leurs louables intentions de réaliser un film (social) de fond, Samba n’apparait pas comme un effort abouti. Pêchant autant sur le versant comique que dans sa dimension dramatique, le long-métrage souffre terriblement de ses clichés, de la fadeur de sa mise en scène et de la faiblesse de son scénario – signé par les soeurs Coulin, déjà responsables du désastreux 17 filles. Certaines scènes sont superflues, d’autres mal écrites et maladroites, là où certaines deviennent carrément grotesques (Samba en costard-cravate dévisagé dans le métro…). On ressent même un manque flagrant d’inspiration par la récidive musicale (il existe d’autres compositeurs que Ludovico Einaudi) donnant une fâcheuse impression de recyclage. Que dire enfin de l’accent sénégalais d’Omar, ressemblant avec trop d’évidence à celui employé dans son célèbre S.A.V. ? Difficile de croire pleinement en son personnage. Celui de Tahar Rahim est encore plus négligé, le cantonnant au rôle de bouffon latino-rebeu indigne de son talent.
Ni franchement drôle, ni réellement touchante, ni particulièrement éloquente, cette comédie romantique aux allures de mélodrame social a beaucoup de mal à tenir la route, s’étirant même assez inutilement sur la longueur par le biais de plusieurs rebondissements téléphonés. Quant au propos sur la condition clandestine, il déborde d’une bien-pensance simpliste trop souvent détachée des réalités socio-économiques. Balourde et culpabilisante, la thématique de l’immigration ne semble alors qu’un prétexte à la rencontre de Samba et Alice, à la confrontation tiédasse de deux mondes opposés et à une amusante scène de fuite sur les toits de Paris.
Heureusement, Samba bénéficie de la fraicheur charismatique d’Omar Sy et de la justesse de Charlotte Gainsbourg pour se maintenir à flot et valider (au moins) une des intentions du tandem : offrir une romance atypique relativement sympathique. C’est peu, mais cela compense timidement la naïveté idéologique et la faiblesse scénaristique de cette délicate entreprise de transition.
La fiche
SAMBA
Réalisé par Eric Tolédano & Olivier Nakache
Avec Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim
France – Comédie dramatique
Sortie en salles : 15 Octobre 2014
Durée : 118 min
Je le craignais… Les critiques que je lis à droite à gauche ne sont pas franchement enthousiastes. Je n’aime pas tout chez Nakache et Toledano, donc je me méfiais de ce succès annoncé.
Commence par un plan séquence digne des soirée spéciales C+ (du temps des Nuls) en moins bien, l’esthétique télévisuel ne se prêtant pas bcp au ciné. Puis le sujet (la difficulté des sans papiers travaillant et résident en fr depuis longtemps) n’est traité que de très loin. Certes ce n’est pas un film qui peut changer la donne, mais rester en comédie sans mordant qui tourne à la romcom fade en fait un produit plutôt insipide. Presque aussi mauvais que le déjà navrant Intouchables.
Tout juste bon pour un passage tv.
Je pense que j’aurais mis 5 ou 6 mais je dois avouer que ce film m’a pas mal déçue également. Quelques scènes font rire mais le film n’est pas concrètement drôle. Il n’est pas non plus touchant. En fait, il est tout le temps le cul entre deux chaises, je crois que c’est son principal problème. Et puis, l’histoire d’amour entre Omar et Charlotte est mignonne mais inutile et surtout on oublie presque le sujet principal : l’histoire d’un sans-papiers.
Effectivement, ce n’est ni vraiment ni drôle ni particulièrement touchant.
[…] Samba – E. Tolédano / O. Nakache […]