SELECTION | 20 films à découvrir en 2020
Si nous avons choisi 20 films provenant des États-Unis, il nous semblait important d’explorer tous les autres horizons du cinéma international. 2020 s’annonce d’ores et déjà passionnante, avec le retour de grands auteurs, mais aussi avec la découverte de nouveaux regards, sur lesquels nous faisons quelques paris. De la Corée du Sud à la France, en passant par la Russie, l’Algérie ou le Japon, voici 20 autres propositions de cinéma qui sont le reflet de nos combats hebdomadaires pour mettre en valeur le meilleur du cinéma d’auteur, preuve de la vivacité du 7ème art.
Hotel by the river
Il est tout d’abord question d’Asie, avec la perspective d’un nouveau Hong Sang-soo qui peine à arriver en France, après un passage aux festivals de Locarno et de Toronto en 2018. Sortie prévue le 29 juillet 2020.
En plein hiver un poète invite ses fils à le rejoindre dans un hotel pour se revoir. On y retrouve également une jeune femme récemment séparée accompagnée d’un ami avec qui elle partage une chambre. Leurs histoires s’entrecroisent, se séparent, révélant une métaphore de la vie moderne.
Wet season
Il aura fallut attendre plus de six ans pour avoir un successeur à Ilo Ilo, qui avait valut une caméra d’or en 2013 à Anthony Chen. Wet season, deuxième film du réalisateur singapourien, attendu sur nos écrans le 19 février prochain explore de nouveau la société insulaire et ses lieux aux couleurs cinématographiques intrigantes.
Une professeure de chinois voit sa vie personnelle et professionnelle se désagréger. Elle tente sans succès d’avoir un enfant. Sa rencontre avec un jeune étudiant va tout changer.
L’infirmière
Direction le Japon avec le nouveau film du très talentueux Koji Fukada, L’infirmière, prévu pour le 25 mars sur nos écrans, finalement reporté au 5 août 2020. Le cinéaste japonais avait marqué les esprits avec son premier film Au revoir l’été, récit vaporeux et délicat aux accents rohmériens. Grand expérimentateur, il change de nouveau de registre ici, avec un drame sur fond de violences.
Une infirmière à domicile se retrouve suspectée de complicité après des violences commises sur la plus jeune fille de la famille où elle officie. En retraçant la chaîne des événements, une question émerge : est-elle vraiment coupable ?
True mothers
Toujours au Japon, 2020 verra sa livraison annuelle des belles images poétiques de Naomi Kawase. La talentueuse réalisatrice, qui nous avait enchanté avec Les délices de Tokyo en 2016. Si ce nouveau film semble plus tourné vers le drame et la famille, thématique favorite de son compatriote Hirokazu Kore-eda, on peut déjà sentir la douceur et la sensibilité de la cinéaste à travers les premières images dévoilées.
Après une longue et pénible expérience du traitement de l’infertilité, Satoko et son mari Kiyokazu ont choisi de passer par l’adoption pour avoir leur propre enfant. Six ans après avoir adopté un petit garçon, ils reçoivent un appel téléphonique menaçant d’une femme nommée Hikari, qui prétend être la mère biologique de l’enfant et qui est prête à leur extorquer de l’argent à tout prix…
Peninsula
Rares sont les films coréens qui arrivent jusqu’à nos salles de cinéma. Après le triomphe de Parasite de Bong Joon-ho à Cannes, on peut espérer une cuvée 2020 plus fournies. Yeon Song-ho avait connu lui aussi le succès avec Dernier train pour Busan, film de zombies très intense, dans un huis-clos particulièrement réussi. La suite de ce film sortira en France le 12 août sous le titre de Peninsula.
Quatre ans après les événements apocalyptiques, toute la péninsule coréenne est devenue un désert inhabitable. Des groupes d’humains subsistent, tentant de survivre au jour le jour et espérant la venue de secours.
Memoria
Retour attendu du prodige thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, après son sublime Cemetery of splendour (2015). Memoria est fort d’un casting très international, avec notamment la personnalité très forte de Tilda Swinton. Le mariage entre l’univers du réalisateur d’Oncle Boonmee et la grande actrice britannique, est une attente majeure.
Une horticultrice écossaise spécialisée dans les orchidées rend visite à sa sœur malade, à Bogota en Colombie. Au cours de son séjour, elle se lie d’amitié avec une archéologue française, en charge du suivi d’un projet de construction, et avec un jeune musicien local. Chaque nuit, elle est dérangée par des détonations de plus en plus fortes qui l’empêchent de dormir…
The perfect candidate
Haifaa al-Mansour s’était signalée avec Wadjda en 2012, devenant la première femme saoudienne à réaliser un film. Après une adaptation de Mary Shelley (2017) remarquée, doté d’un casting international mené par Elle Fanning dans le rôle titre.
The perfect candidate est son nouveau film, présenté à la Mostra de Venise en 2019, qui semble faire résonner de nouveaux de belles thématiques féministes dans un climat fort complexe. Le film sortira le 12 août 2020.
Une jeune femme saoudienne se retrouve par un concours de circonstances candidate à l’élection municipale de sa ville. Elle se retrouve de plein fouet confronté à une société dominée par les hommes qui limite les libertés accordées aux femmes.
Le journal d’Anne Frank
Toujours au Proche-Orient on retrouve Ari Folman pour son adaptation du Journal d’Anne Frank. Révélé par Valse avec Bashir, puis consacré avec Le congrès, l’israélien est devenu l’une des figures majeures du cinéma d’animation, porteur de projets hybrides à l’imaginaire unique en son genre. Ce nouveau film est une adaptation de la bande-dessinée que Folman a créé avec David Polanski.
Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933. À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu’en 1942, malgré la guerre. Le 6 juillet 1942, les Frank s’installent clandestinement dans « l’Annexe » de l’immeuble du 263, Prinsengracht, où Anne écrit son journal.
Pinocchio
Du coté italien, 2020 verra le retour en salles de grands réalisateurs. Tout d’abord, Matteo Garrone avec une nouvelle version de Pinocchio, où l’on retrouve Roberto Benigni dans le rôle de Gepetto.
Adaptation de la célèbre histoire du mannequin de bois qui rêvait de devenir un véritable enfant, avec Roberto Benigni dans le rôle de Gepetto. La présence en tant qu’acteur du cinéaste auteur de La vie est belle, est en soi une attraction, ce dans un rôle qui semble fait pour lui, tellement il semble résumer toute sa vie d’artiste.
Pour atténuer sa solitude, Geppetto construit une marionnette en bois en guise de fils. Par magie, le pantin prend vie et le jeune Pinocchio n’a plus qu’un seul but dans sa vie : devenir un véritable petit garçon. Cependant, grandir va s’avérer être une entreprise difficile.
Sortie sur Amazon Prime Vidéo le 4 mai.
Tre piani
On retrouve également Nanni Moretti avec une nouvelle fiction nommée Tre piani avec Alba Rohrwacher et Riccardo Scarmacio. Pour son 13ème film, le réalisateur de La chambre du fils adapte pour la première fois une histoire qui n’est pas de lui. En effet, cette histoire est issue d’un roman de l’israélien Eshkol Nevo.
C’est l’histoire de trois familles bourgeoises habitant trois appartements d’un même immeuble. Leurs histoires tout d’abord très distinctes finissent par s’entremêler.
La grippe de Petrov
Après son magistral Leto, qui avait illuminé le festival de Cannes en 2018 par son audace et sa créativité, notamment en terme de mise en scène, on retrouve Kirill Serebrennikov avec Petrov’s flu.
Le cinéaste russe, absent à Cannes car détenu dans son pays, a bien retrouvé les plateaux de tournage en fin d’année passée, pour l’adaptation d’un roman de son compatriote Alexei Salnikov.
Petrov raconte une journée dans la vie d’un auteur de bandes dessinées et de sa famille, dans la Russie post-soviétique. Souffrant d’une grippe intense, Petrov est entraîné par son ami Igor dans une longue déambulation alcoolisée, à la lisière entre le rêve et la réalité. Progressivement, les souvenirs d’enfance de Petrov ressurgissent et se confondent avec le présent.
Abou Leila
Dans ce panorama international il convient de ne pas oublier l’une des pépites de la dernière Semaine de la Critique à Cannes, à savoir Abou Leila d’Amin Sidi-Boumedine. Premier film du réalisateur algérien, il sublime le désert du Sahara, avec une intensité et une rugosité qui font date dans le cinéma nord-africain. Situé dans la même décennie et la même tonalité que le très beau Papicha de Mounia Meddour, il complète l’idée que le cinéma algérien délivre de bien belles promesses ces derniers mois.
Synopsis :
Algérie, 1994. S. et Lotfi, deux amis d’enfance, traversent le désert à la recherche d’Abou Leila, un dangereux terroriste. Mais S., dont la santé mentale est vacillante, est convaincu d’y trouver Abou Leila. Lotfi, lui, n’a qu’une idée en tête : éloigner S. de la capitale…
En salle le 15 juillet 2020
Annette
L’année du cinéma français semble, encore une fois, un très grand cru à venir. Une de ses têtes de proue sera sans doute le retour au premier plan de l’un des cinéastes les plus doués de sa génération, Léos Carax. Annette vient donc sept longues années après le coup de tonnerre qu’avait constitué Holy motors, considéré par beaucoup comme l’un des plus beaux films de la décennie qui vient de s’achever. Cette nouvelle histoire semble avoir tout du grand film américain qui est comme un fantasme pour beaucoup de cinéastes. A noter que le film verra la musique tenir une place primordiale, Carax étant connu pour être un fin mélomane.
L’histoire d’un couple hollywoodien et leur fille Annette, une enfant mystérieuse au destin exceptionnel.
Reporté à 2021
Mes jours de gloire
2020 sera aussi l’année de beaucoup de premiers films, avec notamment celui d’Antoine de Bary, remarqué à la Semaine de la Critique en 2016 pour son court-métrage L’enfance d’un chef où il dirigeait Vincent Lacoste. Il retrouve cet acteur pour son premier long, accompagné d’Emmanuelle Devos et de Noée Abita, révélation d’Ava de Léa Mysius.
Adrien est un Peter Pan des temps modernes. Il a beau approcher la trentaine, il vit encore comme un enfant. Petit, il a connu le succès en tant qu’acteur mais c’était il y a plus de dix ans et aujourd’hui Adrien n’a plus un sou.
Le sel des larmes
Le vétéran Philippe Garrel revient lui aussi sur le devant de la scène avec Le sel des larmes, son 27ème film, avec, notamment, Oulaya Amamra, révélation de Divines, caméra d’or à Cannes en 2016. Le film est prévu en salles pour le 14 octobre 2020.
Les premières conquêtes féminines d’un jeune homme et la passion qu’il a pour son père. C’est l’histoire d’un jeune provincial, Luc qui monte à Paris pour passer le concours d’entrée à l’école Boulle. Dans la rue, Il y rencontre Djemila avec qui il vit une aventure. De retour chez son père, le jeune homme retrouve sa petite amie Geneviève alors que Djemila nourrit l’espoir de le revoir. Quand Luc est reçu à l’école Boulle, il s’en va pour Paris abandonnant derrière lui sa petite amie et l’enfant qu’elle porte…
Effacer l’historique
Les trublions punk Gustave Kervern et Benoît Delépine nous propose Effacer l’historique, leur nouvelle facétie, avec déjà une très belle réputation. Un très beau casting composé de Blanche Gardin, Corinne Masiero et Denis Podalydès donnent vie à ce nouveau film des créateurs de Mammuth (2010). Sortie le 23 décembre 2020.
Dans un lotissement péri-urbain de province, trois voisins sont, chacun dans leur domaine, aux prises avec le monde 2.0 : Marie victime d’une sex-tape qui peut lui faire perdre le respect de son fils, Bertrand dont la fille subit des harcèlements sur les réseaux sociaux et une chauffeur de VTC dépitée de voire que ses notes ne parviennent pas à décoller prennent la décision de s’allier pour combattre les géants du web..
Benedetta
Le mastodonte de cette année en France est sans aucun doute le Benedetta de Paul Verhoeven, avec Virginie Efira. Après le consacré Elle, où brillait Isabelle Huppert, c’est un deuxième film français pour l’auteur de Turkish delices et Starship troopers. A 81 ans, le réalisateur hollandais semble plus que jamais en forme, ayant trouvé en Virginie Efira une inespérée et improbable muse qu’on a terriblement hâte de découvrir dans ce nouveau film.
A la fin du XVème siècle, alors que la peste fait rage, Benedetta Carlini entre comme novice au couvent de Pescia en Toscane. Capable depuis l’enfance de miracles, elle va bouleverser la vie de cette communauté.
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Reporté à 2021
Bac Nord
Réalisé par Cédric Jimenez, avec Gilles Lellouche, François Civil et Adèle Exarchopoulos. Tourné à Marseille en 2019, le film est actuellement en post-prod. Sortie prévue en décembre 2020.
2012. Les quartiers nord de Marseille détiennent un triste record : le taux de mortalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la Bac Nord, brigade de terrain, cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Dans un secteur à haut risque, les flics adaptent leurs méthodes aux règles des cités, franchissant parfois la ligne. Jusqu’au jour où le système judiciaire se retourne contre eux…
Mignonnes
Enfin, à l’instar de Mati Diop et son sublime Atlantique en 2019, franco-sénégalaise comme elle, la lumière viendra peut-être cette année du Mignonnes de Maimouna Doucouré. Auréolée d’un césar du meilleur court-métrage en 2017, elle propose un univers séduisant et différent qui tranche du reste de la production nationale. Découvrir son premier long-métrage, et son regard, est une des grandes attentes de cette nouvelle année. Mignonnes sera visibles dans les salles françaises durant l’été.
Amy, 11 ans, rencontre un groupe de danseuses appelé : « Les Mignonnes ». Fascinée, elle s’initie à une danse sensuelle, dans l’espoir d’intégrer leur bande et de fuir un bouleversement familial…