SÉLECTION | Les films à voir en septembre 2023 sur Ciné+
Chaque mois, en parallèle de notre agenda ciné, la rédaction vous propose une sélection de films à voir ou revoir sur les chaînes de Ciné+ et sur MyCanal. Films inédits sur petit écran, rediffusions, films de patrimoine et rétrospectives, voici notre shortlist du mois de septembre 2023.
Dounia et la princesse d’Alep
La grande et émouvante beauté de Dounia et la Princesse d’Alep réside, au-delà de sa saisissante beauté graphique, dans le récit de cette enfant pleine de vie et de confiance en elle. Entourée de modèles féminins affirmés et d’hommes qui exercent leur résistance comme ils le peuvent, elle est le coeur optimiste de cette terrible histoire contemporaine ayant placé des millions de Syriens et Syriennes sur le chemin de l’exil. Cette odyssée humaniste enivre la rétine et le cœur, forte de cet onirisme si séduisant puisé dans la musique et la culture syrienne, ravivant encore et toujours cette force d’espérance, précieuse dans le contexte politique actuel. – TP
Abuela
Ce qui fait l’intérêt d’Abuela, c’est bien sûr en premier lieu le thème des anciens. Anciens dont on ne sait pas toujours bien s’occuper. Comment communiquer avec une grand-mère qui semble avoir perdu une grande partie de ses facultés ? La grand-mère de Susana semble voir des personnes que sa petite fille ne perçoit pas, ou est prise de fous rires au moment où on doit lui faire ingurgiter sa soupe, au risque de lui causer une fausse route (intention inconsciente de se débarrasser d’un poids qui éloigne Susana de sa carrière de mannequin ?). Car Susana exerce une activité où le physique et la jeunesse passent avant tout. Le contraste est ainsi saisissant entre l’apparence de cette jeune femme et celle de sa grand-mère dont le corps n’est plus qu’une enveloppe bien fragile, bien abîmée et qu’on ose à peine regarder. – EF
À plein temps
Dans À plein temps, Laure Calamy est remarquable de finesse et de sensibilité ; elle rend bien toute l’urgence de la situation de son personnage, mais aussi son ambiguïté. Si, dans certaines structures, on remarque que des personnes deviennent maltraitantes malgré elles, pas en raison d’un caractère mauvais, mais à cause de la pression, du stress, du sous-effectif et de l’épuisement, de même le personnage de Julie, pris dans une spirale, finit par moins faire attention à ses collègues, ou tente de les raisonner en exerçant une sorte de menace. C’est toute la violence sociale qui apparaît dans certaines de ces scènes. – EF
Une jeune fille qui va bien
En y insufflant une certaine modernité, Sandrine Kiberlain fait d’Une Jeune Fille Qui Va Bien un récit profondément universel, particulièrement actuel. Elle dresse le portrait touchant d’une famille unie contre vents et marées, qui témoigne l’un à l’autre un amour démesuré. De sa chronique adolescente fatalement tragique, Sandrine Kiberlain retient la force poétique de son héroïne, qui choisit la vie plutôt que la résignation.
L’affaire Collini
A travers une affaire juridique fictive mais inspirée de faits réels, L’affaire Collini se fait la voix d’une antinomie qui, en Allemagne comme en France, commande à la réflexion, non de l’abrogation du droit de la prescription, mais d’une réforme vers un droit de prescription cohérent. – EM
ET DU CÔTÉ DES CLASSIQUES ?
Class 1984
Réalisé en 1984 par le cinéaste Mark L. Lester, futur réalisateur de Commando, Class 1984 peut se définir comme une version trash de Graines de violence. Marqué par la violence extrême qui peut régner dans certains établissements, Mark L. Lester livrait un film d’anticipation très violent, outrancier et ce de façon assez jubilatoire. On y voit un professeur livrer une guerre sans merci à des délinquants après un constat d’échec quant à leur rédemption. Class 1984 constitue une réussite du divertissement transgressif. – EF
Il était une fois la révolution
Tourné quelques années après Il était une fois dans l’Ouest, ce film de Sergio Leone est peut-être celui qui est le plus proche de la comédie italienne quant à son changement de rythmes et d’humeurs. Tour à tour picaresque, ironique, amer et profond, la rencontre de Sean, le révolutionnaire irlandais, et de Juan, le bandit mexicain provoque des étincelles qui mettent rapidement le feu aux poudres. Spectaculaire, Il était une fois la révolution propose aussi des moments intimistes et des thèmes chers à son réalisateur. James Coburn et Rod Steiger trouvaient avec ce film des rôles marquants et des personnages attachants. – EF
Poulet au vinaigre
Première apparition de l’inspecteur Lavardin, avant un second film de cinéma et une série télévisée, Poulet au vinaigre de Claude Chabrol reprend les ingrédients préférés du réalisateur gourmet : petite ville de province, jalousies et rancœurs, dialogues savoureux, interprètes aux petits oignons et ambiance mi-inquiétante, mi-humoristique. Michel Bouquet, Jean Poiret, Stéphane Audran, Lucas Belvaux et Pauline Laffont semblent beaucoup s’amuser dans cette histoire qui mêle une intrigue policière à une description impitoyable de l’âme humaine. – EF
Le Colonel Chabert – Soirée Luchini
Adaptation d’une œuvre d’Honoré de Balzac dans laquelle il est question d’un ancien officier napoléonien qui, officiellement décédé sur un champ de bataille, a été spolié de tous ses biens et titres, Le Colonel Chabert raconte donc ce combat. Gérard Depardieu, dans le rôle du colonel Chabert veut retrouver son identité, sa dignité et sa fortune. Toute la douleur du personnage qui le fragilise est admirablement bien rendue. Fabrice Luchini, Fanny Ardant complètent la distribution de ce film très réussi formellement et à l’histoire forte. – EF
Quand j’étais chanteur
Troisième film de Xavier Giannoli, Quand j’étais chanteur met en scène un chanteur de bal qui tombe amoureux d’une femme plus jeune que lui. Autour de cette romance entre les personnages de Gérard Depardieu et de Cécile de France, beaucoup de thèmes profonds viennent se mêler : l’art, la célébrité, le vieillissement. Mais aussi le risque de passer à côté de sa vie. Quand j’étais chanteur, très bien écrit et réalisé, doit aussi beaucoup à ses interprètes, à leur charme et à l’osmose qui semble naître entre eux. – EF