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SÉLECTION | Les films à voir en janvier 2025 sur Ciné+ et OCS

Chaque mois, en parallèle de notre agenda ciné, la rédaction vous propose une sélection de films à voir ou revoir sur les chaînes de Ciné+/OCS, Canal+ Grand Ecran et sur MyCanal. Films inédits sur petit écran, rediffusions, films de patrimoine et rétrospectives, voici notre shortlist du mois de janvier 2025.

Chien de la casse

Le 4/01 sur OCS 

Chien de la casse met en exergue la France rurale profonde. Celle qui n’autorise pas à rêver, qui prend au piège ses citoyens. La bande originale de Delphine Malausséna, elle aussi redondante, incarne cette fatalité. Peu importe leurs choix, la mélodie revient et pèse sur les personnages, qui s’éloignent au fil des minutes, dans un village où ils sont forcés de se croiser quotidiennement. Avec Chien de la casse, Jean-Baptiste Durand nous assure qu’il est un cinéaste à suivre, capable de cristalliser la toxicité des hommes sans les juger, de mettre en scène l’ennui sans le rejeter, de maîtriser l’espace pour nous guider. – AdR

Vers un avenir radieux

Le 6/01 sur Ciné+

Une farandole où l’on retrouve tous les visages qui ont fait la grandeur et la variété du cinéma de Nanni Moretti. Loin de la mosaïque factice de célébrités d’un Wes Anderson, ce sont des personnalités importantes des grands films de l’italien qui reviennent une dernière fois pour célébrer un art de vivre et de jouer, qui prend la métaphore de la troupe circassienne revenue pour saluer le public. On pourrait croire à un adieu tant il semble évident que tous et toutes sont rassemblées pour une même raison, s’aimer une dernière fois devant le regard qui a en partie fait leur renommée, dans une société d’acteurs et d’actrices où le bien commun est tout. – FB

Notre corps

Le 17/01 sur Ciné+

Plus qu’ailleurs, l’intime est ici exposé, mêlé d’angoisses, d’espoir et de confiance. De la consultation au bloc opératoire, Notre corps révèle à la fois une parole experte sans cesse vulgarisée et une formidable qualité d’écoute. Le film agit en ce sens comme un réconfortant contrepoint au discours ambiant sur la crise de l’hôpital. C’est peut-être aussi sa limite. Claire Simon préfère le fragment à l’ensemble, l’observation à l’analyse. – FB

Amanda

Le 19/01 sur Ciné+

Amanda de Mikhael Hers est un film qui n’a pas peur de ses émotions, ne se cache pas, et ne joue pas non plus avec son spectateur. Il regarde fièrement devant, narrant avec simplicité ce que c’est que de devenir adulte dans un monde hostile qui peut bouleverser du jour au lendemain l’équilibre de n’importe qui. Ni cynique, ni misanthrope, le film au contraire est rempli d’espoir, montrant que même si on trébuche souvent, la lumière revient toujours nous réchauffer. – FB

Le procès Goldman

Le 18/01 sur OCS

Cette figure du flambeur qui a vécu trop intensément semble cousue main sur le corps de Pierre Goldman. Cédric Kahn en fait le réceptacle de toute une gauche française, révolutionnaire, anti-fasciste, qui fit front derrière lui, jusque dans des funérailles intervenues après la stupeur de l’assassinat. Si Le Procès Goldman n’est pas un grand film, mais c’est sans aucun doute une œuvre qui hante et flotte, habitant de toute son émotion les esprits sensibles qui lui ont laissé une place. – FB


ET DU CÔTÉ DES CLASSIQUES ?


L’Évadé d’Alcatraz (12/01) : CINÉ + CLASSIC 

Filmé, comme souvent avec Don Siegel aux manettes, sans temps mort et sans explication psychologique superfétatoire, L’Evadé d’Alcatraz relate l’histoire véridique de Frank Morris – joué ici par Clint Eastwood-  qui s’échappa avec deux complices de la fameuse prison californienne en 1962. Tourné en 1979, L’Evadé d’Alcatraz constitue un film charnière dans le genre bien particulier du film d’évasion et offre une description très réaliste de l’univers carcéral. – EF

Monsieur Ripois (22/01) CINÉ + CLASSIC 

Adapté d’un roman de Louis Hémon, Monsieur Ripois, réalisé par René Clément et sorti en 1954, offrait à Gérard Philipe un rôle très inhabituel, celui d’un Don Juan moderne, racontant son parcours d’homme veule et manipulateur. Remarquablement interprétée et mise en scène cette œuvre tournée entre Jeux interdits et Gervaise propose un portrait complexe d’un personnage torturé et probablement condamné à un destin dramatique et sordide. – EF

Requiem for a dream (25/01): CANAL + Grand Écran 

Le roman d’Hubert Selby Jr, Retour à Brooklyn, parut en 1978. En 2000, Darren Aronofsky, co-écrivit avec l’auteur une adaptation de cet ouvrage sous son titre original, Requiem for a dream. Ce deuxième long-métrage de Darren Aronofsky met en scène plusieurs personnages aux prises avec des problèmes d’addictions aigus. Eprouvant et marquant, Requiem for a dream a remporté un grand nombre de récompenses, notamment plusieurs prix couronnant l’interprétation d’Ellen Burstyn, qui partageait ici l’affiche avec Jared Leto et Jennifer Connelly. Une œuvre choc. – EF

RAS (26/01) CINÉ + CLASSIC 

RAS, tourné en 1973 par Yves Boisset, relate l’histoire de soldats français d’un bataillon disciplinaire durant la guerre d’Algérie. N’occultant aucun sujet propre à ce conflit, malgré la pression de la censure et l’époque du tournage, quelques années seulement après la fin de la guerre, Yves Boisset livrait un film engagé et historiquement fidèle. La distribution comprend notamment Jacques Spiesser, Jacques Weber, Jacques Villeret et Jean-François Balmer. – EF

Dupont Lajoie (27/01) CINÉ + CLASSIC 

Yves Boisset a toujours dénoncé les travers de la société française, à travers une filmographie d’une grande richesse.  En 1975, avec Dupont Lajoie, ce réalisateur s’attaquait avec virulence au racisme et à la violence dévastatrice qui en découle. Dans cette satire au vitriol, le personnage joué par Jean Carmet, après avoir commis l’irréparable, participe à des exactions contre des maghrébins. Xénophobie, lâcheté et abrutissement collectif sont passés à la moulinette dans cette œuvre à la noirceur assumée. – EF