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THE DOORS | Test blu-ray 4K UHD

1965. Jim Morrison, qui écrit des poèmes et suit les cours à UCLA, s’éprend de Pamela Courson. Il lui lit ses écrits influencés par le mysticisme des Indiens, qu’il a découvert durant son enfance au Nouveau-Mexique. La sensibilité des poèmes de Morrison impressionne Ray Manzarek et, bientôt, un groupe musical se forme…

Critique du film

Presque 60 ans après leur création, The Doors continuent de faire parler d’eux. Que ce soit en musique ou au cinéma (à travers le film d’Oliver Stone, mais aussi de documentaires et de reportages…), ils n’ont jamais arrêté d’être sur nos ondes. Et 28 ans après sa sortie, le film d’Oliver Stone se paie une cure de jouvence grâce à StudioCanal, qui restaure le film en 4K à partir du négatif original, qui propose en plus un nouveau mixage en Dolby Atmos, mais qui surtout, propose un tout nouveau montage intitulé « The Final Cut », supervisé par le réalisateur.

En tant que film, ce qui frappe avant tout dans The Doors, c’est évidemment la prestation de Val Kilmer dans le rôle de Jim Morrison. Immense acteur de la fin des années 80 à la fin des années 90, Kilmer fut vite oublié et ne refit jamais vraiment son come-back (sauf peut-être dans le film de Shane Black, Kiss Kiss Bang Bang, mais il retomba dans l’oubli après ça). Pourtant, sa carrière contient un bon lot de pépites et de succès au box-office (on pense immédiatement à Heat de Michael Mann, mais aussi Top Gun de Tony Scott, Willow de Ron Howard, True Romance de Tony Scott ou encore Batman Forever de Joel Schumacher où il reprenait le rôle du Chevalier Noir).

Ce qui marque également dans The Doors, c’est la mise en scène d’Oliver Stone, mettant l’accent sur le côté « mystique » du protagoniste. Stone, plutôt rebelle dans sa manière d’aborder le cinéma, propose un tout nouveau type de mise en scène et de montage, qui, bien que décrié, reprendra ce même style – et ira même plus loin – dans son chef-d’œuvre Tueurs Nés. D’ailleurs, ces deux films, bien qu’ayant deux sujets différents, se font écho à plusieurs reprises, aussi bien dans le fond (quête spirituelle, présence des Indiens) que dans la forme (savoureux mélanges musicaux sur un enchaînement d’images, lumières – signées Robert Richardson sur les deux métrages – mettant en valeur les personnages principaux lorsqu’ils sont seuls et qu’ils se confient). Sur plusieurs plans, Oliver Stone exorcise les démons de Mickey et Mallory Knox de la même manière qu’il exorcise ceux de Jim Morrison. Deux films qui se ressemblent bien plus qu’ils ne le laissent paraître. De même que la place de la mort, qui est présente tout du long et laisse présager ce qui est à venir. 

La réussite du film, on la doit également aux autres comédiens tels que Kyle MacLachlan (qui enchaînait les tournages après Twin Peaks), Frank Whaley (que l’on verra dans Pulp Fiction trois ans plus tard), Kevin Dillon (qui deviendra Johnny Drama dans la série Entourage), Michael Madsen (qui ne sera reconnu que quelques mois après en tant que Mr. Blonde dans le fameux Reservoir Dogs de Quentin Tarantino), Kathleen Quinlan (complètement folle ici), ou encore la sublime Meg Ryan, parfaite dans le rôle de la muse fragile de Jim Morrison. On peut apprécier également les caméos de Paul Williams, Josie Bissett, Debi Mazar et Crispin Glover dans le rôle d’Andy Warhol.

Si Oliver Stone a tenté de rester le plus proche des faits réels, il ne s’est pas fait ami avec tout le monde lors de la préparation de ce film.

Produit par Carolco (via Mario Kassar, à qui l’on doit entre autres Terminator 2 : Le Jugement Dernier ou encore Cliffhanger), The Doors est un biopic unique en son genre, intégrant parfaitement la mouvance hippie, et qui a inspiré un grand nombre de biopics actuels (Get On Up, Bohemian Rhapsody ou encore Rocketman pour ne citer qu’eux) et est également l’un des meilleurs films de son réalisateur, parce que oui, il reste avant tout un film d’Oliver Stone.

La version Final Cut retire une séquence qui se trouve à 2h03 sur la version cinéma. C’est toute la séquence du Château Marmont Hôtel à Los Angeles en 1970 qui a été supprimée. Cette séquence montre les derniers excès de Pam et Jim, suivi d’un poème de Jim. Sa suppression dans le Final Cut ne fait que renforcer la fin dramatique du film 

On appréciera le fait que les chansons restent en tête un bon moment après le visionnage du film.

LE BLU-RAY 4K UHD : TEST

Le test du Blu-ray 4K UHD de The Doors, disponible chez StudioCanal, a été réalisé à partir d’un check-disc. Nous n’avons pas reçu le Blu-ray du film mais nous avons reçu le Blu-ray Bonus. 

Image : 3.5/5

Histoire compliquée pour The Doors en vidéo. L’image n’a jamais vraiment été très bonne, que ce soit dès sa parution en Laserdisc, en DVD et même la première édition Blu-ray (merci à Laurent Pécha pour cette information). On attendait donc de StudioCanal une restauration digne de ce nom.
Encodé en HEVC, le transfert 2160p de The Doors est parfaitement net, avec des couleurs sublimes lors des séquences diurnes, et parfois même lors des séquences nocturnes. Lors de certaines scènes de nuit et de scènes de concerts, on remarque une forte granulation et un léger voile sur l’image, parfois même un bruit vidéo, et quelques plans flous. Heureusement, cela ne se présente qu’à de rares occasions. Le film a été restauré à partir des négatifs originaux, ce qui nous donne un tout nouveau master 4K. L’apport du HDR et surtout du Dolby Vision sont bénéfiques puisqu’ils apportent des couleurs vives et un superbe contraste. Le Dolby Vision accentue même certaines couleurs qui sont moins perceptibles sur le HDR. Sur le HDR, les rouges peuvent parfois baver, notamment au début du film, ce que le Dolby Vision corrige. Dommage que les sous-titres soient si petits et non-ponctués. Pour le reste, c’est une vraie redécouverte ! 

L’écart avec le Blu-ray se fait vraiment sur la définition et la colorimétrie.

Son : 4.5/5

La VO est bien entendu à privilégier ici puisque c’est la seule encodée en Dolby Atmos 7.1. Dotée d’un nouveau mixage, cette piste Anglaise est totalement immersive. Non seulement les voix sont claires, mais la musique semble pure, tout est audible. Toutes les enceintes sont sollicitées et les séquences de concert vous envelopperont totalement. La piste Française en DTS-HD Master Audio 5.1 s’en sort avec les honneurs. Encodée en HD, la VF contient également de très bons effets. Les enceintes arrières ne sont pas en reste et permettent notamment d’écouter les cris du public. On reprochera juste un manque de basse, contrairement à la piste Dolby Atmos de la VO, ainsi que l’absence de sous-titrage des chansons, pourtant essentielles à l’avancement de l’histoire. Néanmoins, des sous-titres anglais pour sourds et malentendants permettent de lire les paroles des chansons lorsqu’elles sont à l’écran.

Interactivité : 4/5

Tous les bonus sont proposés en VOST et en SD, sauf précision. Ils sont, pour la plupart, repris des éditions Blu-ray précédentes.

Sur le Blu-ray 4K UHD et le Blu-ray du film :

Commentaire audio d’Oliver Stone (version cinéma uniquement) : Si quelques anecdotes retiennent notre attention, Oliver Stone, lui, semble regarder le film plus qu’il ne le commente… Lorsqu’il n’y a pas de long silence, le réalisateur raconte des anecdotes assez sympathiques sur le film, et sur la manière dont lui et son équipe l’ont tourné, sur les faits historiques et sur son expérience personnelle sur ce film. Le commentaire n’est pas assez dynamique et il y a trop de temps morts entre les interventions du cinéaste.

Interview exclusive d’Oliver Stone (INEDIT – HD, 31 minutes) : Fascinante entrevue avec le réalisateur qui revient sur tous les aspects du film, de sa genèse à son accueil. Quelques anecdotes redondantes avec les bonus suivants, mais un must see pour tous les fans du film et du réalisateur.

Interview exclusive de Lon Bender, ingénieur du son (INEDIT – HD, 18 minutes) : En charge du nouveau mixage du film en Dolby Atmos, Lon Bender revient sur la façon dont il a travaillé ce nouveau mixage. Très technique mais aussi très informatif.

Sur le Blu-ray Bonus :

Scènes Coupées (44 minutes) : Introduites par Oliver Stone et présentées dans une qualité VHS, ces scènes coupées sont pour la plupart assez intrigantes. Il est regrettable de ne pas avoir certaines de ces scènes incluses dans le film, notamment celles montrant les excès de Jim Morrison. Bonus non-chapitré.


Un Poète À Paris (VF, 52 minutes) : Reportage français de 52 minutes retraçant les derniers mois de la vie de Jim Morrison à Paris. Les intervenants y évoquent notamment sa dernière soirée, son amitié avec Agnès Varda et Jacques Demy, et sa relation tumultueuse avec Pamela Courson, ainsi que la découverte de son corps. Complet et important en complément du film.


The Doors in LA (20 minutes) : Oliver Stone, Robby Krieger et John Densmore discutent de la genèse du film. Ils évoquent la guerre du Vietnam, les influences musicales et le groupe de manière historique.

Making Of (17 minutes) : Il s’agit d’un EPK de l’époque, composé de featurettes promotionnelles et de bandes-annonces.

Menus : Les menus principaux des deux disques reçus sont animés et muets (on se demande pourquoi, il y avait du choix pour un accompagnement musical…).

Packaging : Le Blu-ray 4K Ultra HD de The Doors est inclus dans un Steelbook du plus bel effet comprenant également le Blu-ray du film restauré ainsi qu’un Blu-ray Bonus.

Conclusion

Très belle édition Blu-ray pour l’un des meilleurs films d’Oliver Stone ! L’image est colorée et les contrastes sont bons comme il faut grâce au Dolby Vision, le son est très convenable sur les deux pistes (même si on préfère de loin la piste Dolby Atmos de la VO) et les bonus sont captivants. Il est juste dommage que le bonus « La Voie De Tous Les Excès » n’a pas été repris alors qu’il est annoncé ainsi que l’interview exclusive de Philippe Manoeuvre, qui était présente sur la première édition Blu-ray.


Disponible en combo Blu-ray 4K + 2 Blu-ray le 10 Juillet 2019 chez StudioCanal. 

Réalisation : Oliver Stone – Casting : Val Kilmer, Meg Ryan, Kyle MacLachlan, Frank Whaley, Kevin Dillon, Michael Wincott, Michael Madsen, Josh Evans, Dennis Burkley, Billy Idol & Kathleen Quinlan – Scénario : J. Randal Johnson & Oliver Stone – Photographie : Robert Richardson – Musique : The Doors – Ratio Image : 2.39:1 – Résolution : 4K native (2160p) – Durée : 2h20 (Version Cinéma)/2h18 (Version Final Cut) – Date de sortie initiale : 1991

Crédits images : © StudioCanal / Captures Blu-ray : Kévin Cattan pour Le Bleu Du Miroir