TRIPLE 9
Ex-agent des Forces Spéciales, Michael Atwood et son équipe de flics corrompus attaquent une banque en plein jour. Alors qu’il enquête sur ce hold-up spectaculaire, l’inspecteur Jeffrey Allen ignore encore que son propre neveu Chris, policier intègre, est désormais le coéquipier de l’un des malfrats. À la tête de la mafia russo-israélienne, la redoutable Irina Vlaslov ordonne à l’équipe d’effectuer un dernier braquage extrêmement risqué. Michael ne voit qu’une seule issue : détourner l’attention de l’ensemble des forces de police en déclenchant un code « 999 » – signifiant « Un policier est à terre ». Mais rien ne se passe comme prévu…
Promesses de l’ombre.
L’alerte Triple-9 (999) est lancée par les forces de l’ordre en cas d’extrême urgence lorsqu’un de leurs membres est touché au cours d’une fusillade. Celle-ci a pour conséquence de faire interrompre leur activité à tous les agents des environs pour prêter main forte à leurs collègues en difficulté jusqu’à résolution du problème. Ayant eu vent de ce code par un ami ayant officié à la brigade des stups, le scénariste Matt Cook décida de l’utilisa pour le placer au centre de l’intrigue de son histoire. Pour la mettre en images, c’est le cinéaste John Hillcoat qui fut choisit. Dans un souci d’authenticité, celui-ci n’hésita pas à solliciter les conseils de membres de l’antigang d’Atlanta. Habitué des films violents (The Proposition, La route et Les hommes sans loi), l’australien paraissait tout indiqué pour créer une ambiance réussie autour de cette intrigue de flics corrompus et de mafia juive russe.
Si l’atmosphère du polar est bien restituée à l’écran, cette sombre histoire de chantage et de braquages peine à convaincre pleinement, la faute à une narration chaotique et à un manque d’empathie prégnant. Jamais les personnages de Triple 9 ne suscitent la compassion (ou l’abjection), si bien que l’on a parfois l’impression d’assister davantage à un numéro d’acteurs qu’à un véritable travail d’équipes. Il faut dire que le casting n’aide pas forcément : Casey Affleck, Aaron Paul, Woody Harrelson et ses compères semblent avoir été castés pour l’image qui leur colle à la peau. Affleck incarne le rookie plein de bonnes intentions, Paul campe un junkie (audacieux !) et Harrelson se retrouve dans la peau d’un flic un peu timbré. L’impression de déjà-vu se ressent alors de façon manifeste, à l’exception de Kate Winslet qui étonne, impeccable dans un rôle à contre-emploi de baronne de la mafia sans foi ni loi. Accent russe, dress-code rouge et talons aiguilles, elle apporte un peu de saveur à une batterie de personnages qui en manque cruellement. Sorte de série B de luxe qui ne tient pas pleinement ses promesses, Triple 9 remplit son contrat mais ne se foule pas.
La fiche
TRIPLE 9
Réalisé par John Hillcoat
Avec Casey Affleck, Chiwetel Ejiofor, Kate Winslet, Aaron Paul, Woody Harrelson…
Etats-Unis – Thriller, Polar
Sortie : 16 Mars 2016
Durée : 115 min
Un peu déçue c’est vrai.
C’est parfois confus et brouillon, mais j’ai apprécié….
Et cette fin…