VICE VERSA
Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité, Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs… Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais. Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Général afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie…
Tourbillon d’émotions.
Après vingt ans de bons et loyaux services, on avait fini par s’imaginer que l’empire Pixar, en pleine crise d’inspiration depuis la fin de Toy Story, ne serait (peut-être) plus jamais capable de nous éblouir à nouveau. Et pourtant, alors que le naufrage et la perdition dans une série de suites dispensables (Cars 2, Monstres Academy) semblaient inévitables, leur nouveau long-métrage arrive à point nommé pour redistribuer les cartes et rejoindre d’emblée les plus grandes réussites du studio.
Que se passe-t-il dans notre cerveau ? Pourquoi voyons-nous parfois notre humeur changer en un clin d’œil sans comprendre ce qui nous afflige ? Tandis que ces questions auraient pu devenir – entre de nombreuses mains – la source d’un énième drame psychologique, Pete Docter les transpose en matériau de luxe prompt à entamer une folle virée dans la vie trépidante de nos neurones. Avec intelligence et finesse, le réalisateur de Là-haut investit ainsi le plus inédit et incongru terrain de jeu qui soit : la psyché d’une petite fille en proie à de vastes chamboulements géographiques et affectifs.
Construisant cet univers tortueux de toutes pièces, Vice Versa incarne et offre un référent visuel à des endroits habituellement relégués au stade de l’abstraction (le monde des rêves ou le subconscient). Lors d’un premier quart d’heure magistral, nos yeux émerveillés ne savent plus où se poser tant ils cherchent à emmagasiner la foule d’informations et les codes d’un système aussi fantaisiste qu’ingénieux. En quelques minutes, Pixar réveille l’enfant qui sommeille en nous et le touche au cœur tout en s’amusant de nos réflexes et de notre vécu d’adulte.
Attaché aux souvenirs, ceux qui disparaissent (le très beau personnage de Bing Bong, l’ami imaginaire), se transforment ou restent gravés, Pete Docter choisit de raconter le temps de l’innocence avec une sincérité et une mélancolie d’éternel gamin malicieux incapable de se résoudre à grandir. Il décrit alors, entre tendresse et amertume, la puissance de nos sensations à un âge – la laborieuse pré-adolescence – où elles explosent sans crier gare et jouent fréquemment aux montagnes russes.
Nous rappelant la beauté et la pureté de Là-haut et Toy Story 3, Vice Versa renoue surtout avec cette affection de l’humain, cette manière de sublimer les instants anodins du quotidien. Rares sont, en effet, aujourd’hui, les films à aborder aussi justement la douleur et l’excitation d’avancer dans la vie quand arrive l’heure de cacheter son âme d’enfant. Car, en filigrane, c’est visiblement ce point de bascule qui intéresse Pete Docter : sonder le moment où la joie devra partager son espace avec la tristesse, où l’une sera obligée d’accueillir l’autre pour composer notre personnalité et la laisser évoluer dans toute sa complexité.
La fiche
VICE VERSA
Réalisé par Pete Docter
Avec les voix de Amy Poehler, Mindy Kaling, Bill Hader…
Etats-Unis – Animation, Jeunesse
Sortie en salle : 17 Juin 2015
Durée : 94 min
J’y suis allée avec mon fils, âgé de 5 ans et demi. Nous avions lu, auparavant, le livre afinndd le préparer. Il avait également pour la projection, la peluche Colère, et oui!
Dès le debut, j’etais j’étais émue, prise dans un tourbillon d’émotions fortes. C’est beau, c’est triste bref c’est la vie.
Mon fils a beaucoup aimé : les couleurs, les différentes îles de personnalités, était fasciné par le train etc…. Il était très attaché « au detail », pour lui ce n’est pas triste, c’est beau.
C’est ce qui est intéressant et riche avec ce film, nous le découvrons différemment en fonction de notre âge. Nous sommes d’accord tous les deux, nous avons aimé tous les deux. D’ailleurs, il me parle, presque une semaine après, encore de Bing Bong!