WILLY 1ER
À la mort de son frère jumeau, Willy, 50 ans, quitte pour la première fois ses parents pour s’installer dans le village voisin. “À Caudebec, j’irai. Un appartement, j’en aurai un. Des copains, j’en aurai. Et j’vous emmerde !”. Inadapté, Willy part trouver sa place dans un monde qu’il ne connaît pas.
Roi de cœur.
Cela commence comme un épisode de Strip Tease déshabillant un pauvre bougre qui, à 50 ans, vit toujours chez ses parents. Le récit est librement inspiré du vécu de son acteur principal, qui joue son propre rôle, et il est difficile au premier coup d’œil d’évaluer le degré de cynisme et de condescendance à l’œuvre dans Willy 1er.
Heureusement, peu à peu, le film se débarrasse de ses ornements kitschs se voulant branchouille, à moins que ce ne soit notre regard qui s’habitue, et Willy se révèle dans toute sa complexité. S’il avait inspiré la pitié, le spectacle aurait été inconfortable, voire, insupportable. Or, ce portrait plein de sensibilité suscite avant tout de l’empathie envers un homme imprévisible qui n’est pas toujours le plus aimable ou attentionné.
Willy 1er est un récit d’apprentissage, celui d’un homme qui conquiert son autonomie à un âge bien avancé. Il est aussi un film sur la cruauté d’une société qui n’épargne rien à ceux qui débordent des carcans normatifs. L’histoire d’amitié se nouant entre Willy et son collègue – qui porte le même prénom – est pleine d’humanité mais jamais mièvre. Atypique et attachante, tout comme son héros, cette première œuvre signée par quatre jeunes réalisateurs célèbre la marginalité et les petites victoires du quotidien. L’humour, souvent sarcastique, est contrebalancé par une émotion à vif. Willy 1er est appelé à régner longtemps dans votre mémoire.
La fiche
WILLY 1er
Réalisé par Marielle Gautier, Ludovic Boukherma, Zoran Boukherma, Hugo P. Thomas…
Avec Daniel Vannet, Noémie Lvovsky, Romain Léger…
France – Drame
Sortie le 19 Octobre 2016
Durée : 82 min